La viande artificielle : un condensé d’impuretés
Il ne suffit pas de dire qu’il n’y a pas de problème pour faire avaler des produits présentés comme propres (« clean meat ») à des consommateurs de plus en plus attentifs à la qualité de leur alimentation et veillant comme toujours à leur propre santé ainsi qu’à celle de leurs proches.
Tout d’abord, le domaine de la viande artificielle n’a fait l’objet que d’un volume de publications scientifiques extrêmement limité : le nombre d’études scientifiques recensées en 2020 s’élevait à seulement 300 contre plus de 12 000 articles de presse, principalement en anglais (Chriki et al. 2020). Ketelings (2021) abonde dans ce sens et souligne que « le manque de recherches approfondies liées à la caractérisation des dangers et des risques de la viande cultivée est considéré comme le plus grand obstacle à l'introduction d'un produit sûr sur le marché ». Ceci s’explique aussi par l’absence d’unicité des modes de production, la faiblesse du partage des approches pratiquées ainsi que par l’immaturité des technologies utilisées. De quoi rendre très difficile la bonne application de contrôles qualité normalisés, avant autorisation effective de mise sur le marché.
Ensuite, l’essence même de la viande cellulaire repose sur des cellules souches, dont l’innocuité n’est absolument pas systématiquement démontrée. Si l’extraction de cellules animales ne permet pas d’évacuer le risque d’une contamination initiale, l’autre approche consiste à réaliser des modifications génétiques, chimiques ou sélectionner des mutations spontanées. Précisément, il s’agit de la culture de cellules cancérigènes … Comme l’indiquent et ali (2021), aucune lignée cellulaire immortelle disponible dans le commerce et pertinente pour l'agriculture n'a été confirmée comme étant sûre pour les aliments.
En complément, les problèmes liés à la conservation des cellules souches existent bel et bien, tout comme ceux en relation avec le risque de mutation imprévue, qui est d’ailleurs très difficile à repérer. Rajoutons également que les partisans de la viande cellulaire ne communiquent pas sur le fait que cette dernière est le résultat d’une manipulation génétique, ce qui, au sein de l’Union Européenne, freinerait l’acceptabilité des produits par la population.
Enfin, la culture des cellules nécessite un milieu propice à la prolifération ; pour ce faire, les promoteurs de la viande artificielle utilisent des hormones de croissance depuis plus de 40 ans, puisque susceptibles de favoriser le développement de cancers. Pour conclure, le discours des tenants de l’agriculture cellulaire sur l’absence du recours aux antibiotiques doit sérieusement être mis en cause : sans antibiotique, le risque de développement de bactéries, champignons, … persiste dans les cuves servant au développement des cellules, et certaines sociétés communiquent d’ailleurs sur l’utilisation de ces produits. Une contradiction qui signifie que tout n’est pas aussi stérile qu’annoncé.