Publier le 15 juin 2022
Qualité nutritionnelle déséquilibrée

En plus de ne pas être de la viande en termes de structure, la viande cellulaire n’a pas les propriétés nutritionnelles de la viande. Ses qualités nutritionnelles sont en effet peu explorées et pourraient donc nous exposer à de mauvaises surprises.

L’emploi d’additif pour pallier des déficiences nutritionnelles

Afin de compenser les carences de la viande cellulaire en termes de nutriments notamment, les acteurs de l’agriculture cellulaire ont recours à divers additifs. Si la culture de viandes transformées comme les nuggets de poulet ou la viande de hamburger sont plus faciles à imiter, celle des viandes de carcasse nécessite un approvisionnement en nutriments et en oxygène important. Parmi les additifs qu’il faut ajouter pour compenser les défaillances de la viande cellulaire, on compte notamment les vitamines B12, les antioxydants exogènes, les acides gras… A titre d’exemple, la viande fournit une part importante des diverses vitamines du groupe B, en particulier la B12. Cette dernière vitamine est synthétisée exclusivement par des microorganismes, puis absorbée et utilisée par les animaux, alors que les plantes contiennent rarement des quantités considérables de B12. Par conséquent, les personnes suivant un régime à base de plantes doivent prendre des suppléments de vitamine B12 afin de satisfaire leurs besoins alimentaires. Si la viande de culture doit être considérée comme un substitut de la viande traditionnelle, il est essentiel qu'elle contienne de la vitamine B12. Dans ces conditions, la viande cellulaire doit comporter des additifs ou être génétiquement modifiée pour pallier ses défaillances nutritives. La viande cellulaire se présente donc comme une viande ultra-transformée et enrichie de nombreux composants.

Des qualités nutritionnelles qui posent question

L’addition de certains éléments aux produits cellulaires n’est pas sans répercussion sur la valeur nutritionnelle de la viande cellulaire. En l’état, aucune étude ne permet d’évaluer cette dernière et il est encore impossible de mesurer à quel point les macro et micro-nutriments que l’on retrouve dans la viande cellulaire seront semblables à ceux de la viande, en raison notamment du manque de recul et de l’absence de standards communs de production. Néanmoins, certains experts pointent la forte probabilité que la viande cellulaire soit carencée et présente des déficiences en ce qui concerne certains macronutriments (Fraye et ali. 2020).

Par ailleurs, les additifs adjoints aux cellules lors du processus de culture de la viande artificielle interrogent quant à leur assimilation par le corps humain. Les nutriments ajoutés pourraient être moins bien absorbés que ceux présents naturellement dans un produit carné traditionnel, tout en dégradant potentiellement les autres nutriments en présence. Il se pose donc la question de leur absorption intestinale lors de la digestion par l’Homme. Certains facteurs de croissance nécessaires à la culture de la viande pourraient également être absorbés dans la circulation sanguine après la digestion. Enfin, les divers hormones et acides aminés utilisés pour favoriser le développement des cellules de viande artificielle ont des conséquences encore non-évaluées sur l’organisme humain.